Dans l'histoire de l'aviation, il y a toujours eu deux écoles : l'utilisation d'appareil plus lourd que l'air, comme les avions, et ceux plus légers que l'air comme les ballons.
Depuis le 6 mai 1937 et l’explosion du dirigeable allemand Hindenburg, l'exploitation commerciale de ces ballons a été largement stoppée pour laisser la place aux avions que nous connaissons. Mais c'était sans compter l’opiniâtreté de certains ingénieurs et surtout la volonté de trouver des moyens de transport moins cher et plus écologique que l'avion.
C'est ainsi qu'après des années de développement et pas mal de rebondissement, Airlander 10, un dirigeable de 92 mètres (20 de plus que l'Airbus 380) a réalisé son vol inaugural près de Bedford au Royaume-Uni.
L'Airlander conçu par la société Hybrid Air Vehicles utilise donc de l'hélium pour se soulever dans les airs, et peut transporter jusqu'à 10 tonnes de charge utile. Autant que l'hélicoptère de transport lourd Boeing CH-47 Chinook de l'armée américaine.
D'ailleurs, c'est l'armée américaine qui est à l'origine de ce projet baptisé LEMV "Long Endurance Multi-Intelligence Vehicle", mais depuis, le Pentagone avait mis fin au projet pour des raisons techniques et budgétaires.
Cela dit, la comparaison avec le Chinook s’arrête là, car contrairement à la "banane", le "popotin volant" peut rester en l'air plus de deux semaines sans escale ni équipage. Sa vitesse aussi est bien plus lente puisqu'il atteint difficilement les 150km/h.
Évidemment, le gros avantage de ce type d'appareil n'est ni dans le transport de passager, ni dans le transport express mais plutôt dans transport de fret en concurrence directe avec la marine marchande ou même la réalisation de missions de surveillance.
Coté pollution, le bilan est aussi très positif, car même si ce prototype est équipé de moteur diesel, la consommation est bien moins élevée que pour les avions et le sera d'autant moins quand il sera équipé de panneau solaire et de moteur électrique.